Garder le contact en massage : est-ce vraiment nécessaire ?
Lors d’un massage, une question revient souvent chez les praticiens : faut-il absolument garder le contact avec le receveur ?
Derrière cette interrogation se cache une réalité que nous avons tous vécue : ce petit moment où l’on doit attraper l’huile, ajuster sa posture ou changer de position… et où, soudain, le contact se perd. Est-ce gênant ? Est-ce grave ? Ou est-ce tout simplement une étape naturelle du soin ?
Le dilemme du praticien
Qui n’a jamais tenté le grand écart pour saisir sa bouteille d’huile sans décoller complètement les mains du corps du receveur ?
La peur de “rompre le lien” est bien présente. Car dans notre métier, ce lien est précieux : il rassure, il guide, il enveloppe. Et l’on craint souvent que sa disparition, même brève, vienne gâcher l’harmonie de la séance.
Côté praticien, la perte de contact peut sembler anodine : une seconde par-ci, deux secondes par-là. Mais côté client, l’expérience est toute autre. Ce moment d’absence peut être perçu comme une rupture brutale, un vide, un doute.
Mon expérience personnelle
En tant que praticienne, j’ai longtemps cherché à garder le contact coûte que coûte, même si cela m’amenait à des contorsions improbables. Avec le temps, j’ai appris qu’il ne s’agit pas d’une règle absolue, mais plutôt d’une question de sensibilité et de qualité de présence.
En tant que cliente, mon ressenti est encore plus clair. Si la perte de contact dure plus de cinq secondes, une petite voix intérieure se réveille :
« Que se passe-t-il ? Où est-il ? Pourquoi s’est-il arrêté ? »
Ce micro-moment peut suffire à rompre la détente et à ramener le mental dans l’expérience.
Et souvent, ce qui dérange le plus, ce n’est pas la perte en elle-même, mais la manière dont le contact revient. Un retour maladroit, brusque, peut troubler davantage que l’absence elle-même.
"Le toucher est le premier langage de l’être humain."
Ashley Montagu
Une conversation silencieuse
J’aime comparer les mains du masseur à une conversation silencieuse avec le corps du receveur.
Quand elles glissent, elles racontent une histoire fluide et continue.
Quand elles s’arrêtent un instant, c’est comme un point de suspension « … » : un souffle, une pause, un regain d’énergie.
Quand elles quittent totalement le corps, c’est comme un point final : une rupture, qui peut être ressentie comme une coupure nette.
Dans cette perspective, le contact devient un langage. Ce qui importe, ce n’est pas tant la perte de contact que la façon de gérer cette ponctuation dans le discours.
Mes conseils pratiques
Alors, faut-il absolument garder le contact ? Je préfère éviter un “oui” ou un “non” catégorique. Mon expérience me conduit plutôt à ces recommandations :
Restez attentif au ressenti du client : certains sont très sensibles à la continuité, d’autres moins. Chaque séance est unique.
Soignez le retour : si vous perdez le contact, prenez le temps de revenir avec douceur, comme si vous repreniez une conversation interrompue.
Faites simple : inutile de vous contorsionner pour garder une main sur le corps à tout prix. Mieux vaut une courte absence assumée qu’un geste maladroit.
Pensez au rythme global : un massage est une succession de phrases, de respirations, de silences. Le contact en fait partie, mais il n’est pas une contrainte rigide.
Pour conclure
Le contact est au cœur du massage, mais il n’existe pas de règle stricte. Tout est question de sensibilité, de qualité de présence et de finesse dans le retour. Ce qui compte, c’est que le receveur se sente guidé, enveloppé et respecté tout au long de la séance.
En résumé : le contact, c’est un langage. Et comme dans toute conversation, il ne s’agit pas de parler sans cesse, mais de savoir quand marquer une pause, et comment reprendre.
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